L’anthropologie

Anthropologie Anthropologie C’est l’étude des sciences humaines et des sciences naturelles qui étudie l’être humain sous tous ses aspects, sociaux, psychologiques, culturels et physiques. est un terme particulièrement vague, puisqu’il signifie science de l’homme… ce qui est le cas de toutes les sciences « humaines » comme l’histoire et l’archéologie...
Définitions
L’anthropologie
Il convient en fait de distinguer l’anthropologie physique, de l’anthropologie culturelle ou ethnologie. Mais dans les pays anglophones, on désigne par anthropologie les deux sciences susdites, ainsi que la paléontologie humaine (études de l’homme des australopithèques à l’homme de Cro-magnon, homo sapiens) et la préhistoire.
L’anthropologie physique
Elle s’intéresse à l’homme en tant qu’animal, qu’être vivant. C’est donc une science « dure », branche de la biologie. C’est à l’anthropologie physique que se rattachent la paléontologie humaine, et une partie de la science préhistorique. Le terme d’anthropologie physique tend désormais à être supplanté par celui de biologie humaine, devant l’importance prise par la génétique dans ce type d’études.
L’anthropologie culturelle
Elle étudie les cultures, plus spécifiquement les cultures différentes de notre culture « européenne » (« judéo-chrétienne », ou « gallo-romaine » selon les définitions choisies), particulièrement les cultures dites primitives. Un conflit de définitions exista un temps avec l’anthropologie dites sociale, d’origine sociologique, et s’attachant en conséquence aux sociétés plus complexes (qui n’est donc en toute logique qu’une branche de l’anthropologie culturelle). Le célèbre ethnologue Cl. Lévy Strauss parlait lui d’anthropologie sociale pour désigner l’anthropologie culturelle, car ce terme était plus compréhensible par les chercheurs anglo-saxons !
L’anthropologie physique
Les recherches anciennes...
Jusque dans les années 70, les anthropologues physiques s’intéressaient presque uniquement soit à l’évolution des peuplements humains (les « races », concept désormais rejeté par la science), soit à la reconstitution des différentes migrations d’homo sapiens sapiens. Il réduisaient pour cela les différents hommes à quelques types à crâne long ou crâne court, et tentaient de vérifier ainsi l’homogénéité de populations stables, ou l’arrivée d’individus migrants. Les squelettes étaient en général récupérés sans aucune concertation avec les archéologues.
… et le renouveau
Ces approches furent bousculées par la génétique, réaffirmant la grande variété de chaque individu, mais ressaisissant à petite échelle des évènements génétiques postérieurs au paléolithique supérieur. L’étude des maladies, ou des modes d’alimentation, laissant des traces chimiques ou biologiques identifiables sur les os, a beaucoup apporté à l’archéologie. Nous ne traiterons pas ici de l’archéo-anthropologie, objet de la notice « archéologie funéraire ».
L’anthropologie culturelle
Des liens anciens avec l’archéologie
Les archéologues ont très anciennement établi des parallèles entre les sociétés totalement disparues qu’ils étudiaient et les sociétés connues par l’histoire et surtout par les récits des premiers ethnographes. Pour comprendre l’organisation tribale des Germains décrits par Tacite, les sociétés nomades du Proche ou du moyen Orient offraient par exemple des comparaisons précieuses. Le comparatisme ethnologique est demeuré une démarche courante en archéologie, particulièrement dans les publications nord-américaines qui s’appuient naturellement sur une bonne familiarité des sociétés indiennes. C’est pourquoi la New archaeology entendit faire de l’ethnologie une des méthodes de base de l’archéologie.
Une application privilégiée de l’anthropologie culturelle à l’archéologie : l’étude des techniques anciennes
Le préhistorien et ethnologue français André Leroi-Gourhan (1911-1986) est considéré comme le père fondateur de cette démarche. Il inventa le concept de chaîne opératoire, successions des opérations nécessaires à la réalisation d’un objet technique, silex taillé, céramique… L’étude par l’archéologue d’une chaîne opératoire passe par l’expérimentation et par la recherche, prudente, de parallèles ethnologiques parmi les sociétés utilisant toujours ces techniques.
Un exemple : la céramologie
Certains archéologues en sont même venus à se spécialiser dans l’ethnologie, réalisant de longues enquêtes de terrain au Maghreb ou en Afrique noire pour trouver la réponse aux questions qui se posaient à eux. C’est ainsi par exemple qu’ont été définis les grands modes de production de la céramique, production domestique à usage familial, production artisanal, spécialisée mais souvent saisonnière, production industrielle… ce qui rejoint partiellement les anciennes conclusions de Bücher sur l’économie antique. L’ethnographie permet également aux céramologues de connaître la durée de vie moyenne d’un vase, variable selon l’usage (alimentation, cuisson, stockage), et donc de pondérer les fréquences établies dans l’étude statistique des tessons d’une fouille. Elle aborde bien d’autres questions : comment se diffusent les productions , les savoirs techniques ? comment apparaissent les innovations techniques et stylistiques ?, autant de questions cruciales dans l’étude des cultures matérielles propres à l’archéologie.
Webographie
- Les Gaulois en Provence : l’oppidum d’Entremont
- Sanctuaire de Ribemont-sur-Ancre : Wikipédia
- LUERN, Centre Universitaire d’Enseignement et de Recherche en archéologie Nationale : Fouilles du sanctuaire gaulois de Corent
- Anthropologie biologique : nécropoles et trépanations
- À la recherche des origines de l’homme : dossier CNRS
Jean-Pierre Reboul
(élève ENS 2e année, 2004)